Nuci n°8
le petit magazine qui fait bouger la noix de grenobleL'édito
Aller de l'avant
La récolte 2023 est une des plus petites saisons de l’histoire de la Noix de Grenoble.
Après la campagne 2022, c’est un nouveau coup dur pour la filière, après deux années de crise, de nombreux nuciculteurs se retrouvent en grande difficulté économique.
Dans ce contexte extrêmement compliqué, le CING va de l’avant.
En effet, nous avons des leviers à activer, de nouveaux débouchés économiques à explorer, comme la diversification de l’offre par exemple.
Les cerneaux de noix français ne représentent que 5 à 10 % du marché, développer le cerneau de Noix de Grenoble AOP relève de l’évidence pour lutter contre les importations étrangères.
Pour 2024, nous ne pouvons que souhaiter une bonne récolte, qualitative et quantitative, afin de fournir à nos clients un produit de qualité.
Arnaud Rivière
Président du CING
Parlons d'un de nos plus gros ennemis…
le carpocapse
Utiliser la confusion sexuelle pour s'attaquer à ces insectes n'a pour moi que des avantages.
Nous savons tous le regard que portent nos voisins riverains sur nos traitements quels qu'ils soient.
Oui j'ai la boule au ventre quand je dois démarrer les pulvérisations indispensables à la bonne tenue de mon verger. Oui je pense qu'il faut que nous étudiions toutes les méthodes alternatives afin de nuire le moins possible à la biodiversité qui nous entoure.
À Izeron, la densité des maisons nous a rapidement ramené à la réalité du vivre ensemble. L'agriculteur doit déranger le moins possible et les habitants doivent comprendre nos pratiques et respecter notre métier. Avec cette technique de confusion sexuelle, j'évite tous les traitements d'été contre le carpocapse. La période des vacances est propice aux activités extérieures, on peut comprendre que chacun ait envie de vivre sereinement dehors.
Reste la mouche du brou contre laquelle je mets également en place des pratiques moins perturbantes avec des dilutions d'appâts très faibles et un matériel de pulvérisation performant sans turbine et donc sans aucun bruit, pour traiter mes parcelles, un rang sur deux et à 10 km/h (pour le synéis appat). Je réduis ainsi le temps des traitements, et, si je m'organise bien, à 8 h je suis à la ferme.
Mais nous ne sommes pas chez les Bisounours, tout cela a un coût bien sûr. Si on joue collectif en faisant partie d'un groupement de producteurs, l'équipement des parcelles en puffers ou en Ginko Ring (les 2 solutions existantes pour la confusion sexuelle) est prise en charge par France Agrimer, dans le cas des adhérents SICA noix, à hauteur de 45 %. Et puis, si on regarde toutes les dépenses de façon objective, ne pas traiter, c'est aussi, gagner ce temps qu'on ne compte jamais et diminuer l'usure mécanique du matériel qu'on utilise moins.
Je parlais des avantages du collectif d'un point de vue financier, mais si nous maîtrisons un peu cette technique de confusion sexuelle c'est aussi parce que certains se sont investis personnellement.
Je pense à Daniel Eymard-Vernein qui, au sein de la Senura, a étudié cette technique pendant presque 25 ans. D'essais en essais nous avons, grâce à son approche, une solution fiable aujourd'hui.
Toutefois nous savons qu'elle doit évoluer en raison du changement climatique qui offre aux carpocapses des périodes de chaleur de plus en plus longues et importantes. La filière souffre de ces évolutions à tous les niveaux. Ces deux dernières années ont été complexes pour tous les nuciculteurs et bien au-delà des attaques d'insectes, ce sont les marges qui ont été cruellement touchées. Les producteurs doivent impérativement retrouver de la marge sur les ventes de noix. C’est une question de survie de la filière pour développer des choses comme la confusion. C'est donc d'une très belle récolte dont nous avons besoin en 2024. Alors si les carpocapses pouvaient oublier nos noyers, tout le monde serait ravi !
EARL La Colandière
SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE :
MISSION ACCOMPLIE !
C’était le premier grand rendez-vous de l’année pour la Noix de Grenoble. Alors que le SIA a franchi le cap des 600 000 visiteurs, nombreux sont ceux venus découvrir notre spécialité locale. Au cours des 2 journées d’animation, les chefs Francis Da Silva et Jean-Jacques Galiffet l’ont intégrée à de délicieuses recettes. Et pour contenter tout le monde, 10 kg de Noix de Grenoble ont été nécessaires aux dégustations, sur les stands de la Région et du Département de la Drôme.
Un joli succès et de belles rencontres avec les visiteurs !
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES SOUTIENNENT LE CING
Le CING met en place des actions de promotion et de R & D en grande partie grâce à des aides financières des territoires. La Région Auvergne Rhône-Alpes, le Conseil Départemental de l’Isère, le Conseil Départemental de la Drôme, Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté soutiennent tous la filière de très près.
Début mars, la région a voté une enveloppe de 77 000 € sur 2 années pour notre plan de communication.
De plus, elle soutient au travers du plan de filière notre projet de nouvelle méthodologie sur la prévision de récolte et l’animation du dispositif.
Enfin, les conseils départementaux ont validé un budget pour mettre en place des spots radio lors de la prochaine récolte.
LA NOIX
DANS LES MÉDIAS
48 retombées tous médias confondus depuis septembre 2023
Soit plus de 40 millions de lecteurs et auditeurs au total.
65 % de présence au niveau national.
53 % des articles concernent la presse papier. Un beau score !
Vers une révision du cahier des charges de l’AOP
Vente de noix en cerneaux, autorisation de la variété Fernor : le point sur les avancées.
Sur la question de l’introduction de la forme “cerneaux” dans le cahier des charges de l’AOP, un pré-dossier a été déposé auprès de l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO). Nous attendons la réponse des services techniques de la délégation territoriale du Sud-Est.
Concernant la variété Fernor, des échanges ont eu lieu avec la Commission Scientifique et Technique de l’INAO, qui recommande une évaluation plus approfondie de la variété.
Point positif, la procédure pourrait s’accélérer, avec une proposition : intégrer un dispositif d’évaluation des innovations qui pourrait nous permettre de commercialiser la Fernor au sein de l’AOP, dans un cadre réglementaire bien précis.
Ce dispositif prévoit une convention entre l’INAO, le CING et les opérateurs volontaires pour intégrer la démarche.
Il faudra également mettre en place un protocole d’expérimentation et de récolte des données. Les modalités de production et de commercialisation restent à définir.
Pour une meilleure prévision des récoltes
À l’issue des deux années de travaux :
- Une méthodologie d’acquisition de données a été définie. Elle nécessite la réalisation d’images aériennes à l’aide de drones
- Un outil d’intelligence artificielle a été élaboré pour analyser les images
- Les travaux ont abouti à la fourniture d’une première prévision de récolte en septembre 2023.
Reste à affiner la méthode afin d’être le plus fiable possible, tout en limitant les coûts d’exécution et la logistique. Les prochains axes de travail consisteront à renforcer l’algorithme d’intelligence artificielle avec les données collectées chaque année. D’autre part, il faudra approfondir l’étude statistique pour la sélection d’échantillons de mesure, de façon à renforcer la robustesse de la méthode.
Image modifiée
L’étude a permis de tester différentes méthodes de traitement de l’image.